Je suis accro à mon bébé/enfant, c’est grave docteur ?

L’instinct maternel (et parental au sens large) est naturel et parfaitement sain. Il nous permet d’apporter à nos enfants l’amour et l’affection nécessaires à leur bon développement sur le plan émotionnel.

Dès la naissance de leur bébé, les mères n’ont d’yeux que pour lui, et c’est bien normal… pendant quelques mois ! Cette dévotion extrême ne doit pas se prolonger outre mesure et il est absolument nécessaire de se détacher un temps soit peu de l’enfant pour le laisser découvrir le monde de lui même dès qu’il en est capable.

Dans le cas contraire, l’osmose familiale se verra perturbée à tous les degrés.

Un enfant roi

Cette expression parle d’elle-même. Dans un environnement où il est l’objet de toutes les convoitises, l’enfant se sentira comme un roi. Quelles convoitises me direz-vous… les vôtres ! celles des papas et des mamans qui surprotègent leur enfant. (Notons que tout ceci est beauuuucoup plus fréquent chez les enfants uniques, une sœur ou un frère permettant toujours d’établir un certain équilibre.)

En conséquence, l’enfant ne se développera pas correctement puisqu’il n’interagira pas (suffisamment) avec la vie extérieur, vous serez sa seule référence. Qui dit pas de moyen de se confronter au monde dit aucune notion de ses dangers, ses joies, ses peines… l’enfant sera donc placé dans une sorte de cocon hermétique… mais jusqu’à quand ?

Au moment de son envol, ça risque bien de coincer. En effet, ce genre d’enfant prend bien souvent le contre-pied de l’éducation qu’il a reçu, pour s’affranchir en quelque sorte de ce monde dans lequel il a baigné et qui finit par le dégoûter. Une véritable rébellion avouée et revendiquée. Ainsi, dans les cas extrêmes, l’adolescent plonge dans la drogue, se dote de mauvaises fréquentations, et parfois même coupe tout contact avec ses parents.

L’enfant chouchouté n’est donc pas une bonne idée ! En croyant le façonner selon des valeurs parfaites, vous ne faîtes qu’alimenter une bombe qui tôt ou tard explosera.

Une mère accro à son enfant

Le cas typique de la mère poule n’est pas rare. Lui couper sa viande, ranger sa chambre, tout lui payer… ça va bien quelques temps ! Un jour ou l’autre il faut vous rendre à l’évidence que votre bébé grandit et que, par conséquent, votre rôle de mère, bien que toujours important, doit se faire plus discret.

C’est là que votre rôle de femme, que vous avez surement relégué au second rang, doit  reprendre le dessus. Faîtes vous une beauté, économisez l’argent des caprices du petit pour vous faire plaisir, refaites vous une garde robe… Rien de pire pour un mari qu’une femme qui se laisse aller au profit de l’enfant… restez attirante !

C’est tout l’aspect développement personnel qui est mis en cause. Vos activités passées, votre vie sociale… les jeunes parents laissent généralement tout cela de côté à cause d’un trop plein de temps passé à s’occuper de leur enfant. Il est essentiel pour VOTRE bien être de vivre, vivre pour vous.

Une famille en déséquilibre

Vous connaissez le complexe d’œdipe ? tomber amoureux de sa mère et tuer son père… s’il a longuement été étudié par Freud, ce n’est pas sans raison.

Cette théorie a fait ses preuves. On est donc tous durant notre enfance amenés à se rapprocher davantage du parent de sexe opposé et à développer une animosité envers l’autre. Là vous vous dîtes « n’importe quoi, t’as tout faux mon pote » ! Evidemment vous ne vous en rendez pas compte (et d’ailleurs vous ne vous en rappelleriez pas), ça serait trop simple ! Mais croyez-le, ce phénomène existe, et il n’a rien de malsain, puisqu’il s’estompe avec le temps.

Le problème, c’est quand il est exacerbé au point de déséquilibrer réellement l’harmonie familiale. Qu’est ce qui peut provoquer ça ? une mère trop proche de son fils, par exemple. Ainsi, une rivalité s’installe entre le père et le jeune homme, une sorte de bataille pour la mère, inconsciente bien sur. A long terme, cela induit des relations père/fils déplorables, très peu de communication, et une mère qui ne vit que pour son fils, et qui perd totalement pieds le jour où celui-ci s’en va.

Notons que ceci est d’autant plus vrai dans une famille recomposée où le beau père et le fils sont déjà naturellement en rivalité… il faudra dans ce cas clairement faire la part des choses entre amant et progéniture, en apportant à chacun de façon objective l’affection dont il a besoin. Rien de pire en tant qu’amant qu’une femme trop préoccupée par son adolescent pour s’investir dans une relation…

Jeunes mamans, vous voilà prévenues !  Apportez-vous tout l’amour et la tendresse dont a besoin à votre enfant, mais faîtes preuve de modération en ce qui concerne les surplus d’affection et de protection.